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CONTE COURT

Une larme est partie rejoindre l'océan,

Dans la joie de ma peine âpre au goût de miel

J'avais envie simplement que mes mots bleus blancs

Goûtent tes lèvres rouges de leur fiel de néant.

Une rêve un phantasme, une amie chère,

Des bras pour se bercer, une peau pour s'aimer.

C'est ma malédiction, c'est ta croix

C'est l'échange de nos vies dans un râle sans un bruit.

Ce petit conte pour ma joie, une larme est partie

Nous la fêterons comme il se doit.

L'homme titubait dans les sables blancs. Messager, il allait délivrer un appel, une promesse. Sur son corps sec comme un fouet des lambeaux d'acier faisaient jouer le soleil qui buvait sa vie, cruel. Il était messager et en brûlant sa vie il devenait phare sur l'océan de sable. Vague après vague, la chaleur le frappait comme un coup de canon, lui déchirant les tripes, le faisant maudire tout et n'importe quoi ! « Irise », ce nom sur ses lèvres était comme une eau fraîche.

A quelques dunes de la, une femme se tenait debout. Ses cheveux rouges feu voletaient comme du feu autour de sa tête. Ses yeux feu de diamant de lune froid brûlaient avec des éclairs glacés. Sa peau blanche comme un rayon d'étoile appelait la main de l'amant à se perdre à jamais. Autour d'elle les êtres de la nuit, génies des sables attendaient leur festin. A ses pieds une esclave enchaînée lui tenait la cheville. Le messager avait trouvé son jardin, son but. Aux pieds de la femme il s'écroula, mort enfin, un sourire d'enfant sur les lèvres. « Irise » il exhala son nom dans son dernier soupir, entouré du jardin qui de ses seins en fleurs, faisait une robe bruissante jusque sur sa gorge. Pendant que les êtres de la nuit festoyaient des restes guerriers, Irise partit rejoindre le poète.

L'enfer sur la droite, le paradis à gauche et l'ange miséricordieux de la mort derrière lui, le poète allait vers elle. « Irise » sa muse sa folie, sa faim à jamais inassouvie. Elle était comme un vers parfais, le goût des interdis qui roulaient sur la langue. Un fruit maudit amer et fascinant. Jamais à lui, toujours en sursis, elle a le visage d'un acte noble d'un autre age. J'allais vers toi, de tout l'amour de mon corps, de ma sève brûlante au délire éphémère, mon âme. J'allais ver toi comme on va dans son paradis, musique de douleur, torture de plaisirs infinis. Et quand mes mots te feront l'amour, de ta peau perlée d'un plaisir certain, je mourais dans ta vie sans bruit et sans folie. Muse de mes envies, j'allais enfin me noyer, boire à ton calice secret le suc de l'immortalité. Et ton plaisir me sera fête, et tes cris me seront joie, et dans ton râle interdit, orgasme de vie, l'univers explosera doucement suspendant le temps.

Le temps n'est rien, la chair est tout, ta bouche, tes mains, tes reins, tes seins, pour les presser contre ma vie, sauvage et indomptée, sans l'affront des « je t'aime » des promesses des illusions, toi, moi, un désir, des mots et de la vie et la nuit pour unique chance.

Pardon pour ce délire, une histoire sans début ni fin pour le plaisir des mots qui roule sous la langue, un verbe qui s'est perdu dans le phantasme de deux corps enchaînés l'un à l'autre, juste pour s'aimer.